Le montage d’un film a lieu en très petit comité, alors qu’il entre au premier chef dans la forme définitive de l’œuvre. Nous avons proposé à huit monteurs et monteuses de converser librement de leur métier et de ses évolutions ainsi que de leur relation avec les cinéastes. D’autres textes et entretiens ainsi qu’un reportage dans deux studios de postproduction et des analyses de « moments de montage » repérés dans des films récents viennent compléter ces pages qui invitent à être plus attentif, en tant que spectateur, aux audaces narratives, aux enchaînements contemporains et à ce que le numérique fait au cinéma.
Ce mois est aussi exceptionnellement riche en sorties. D’abord, des films de cinéastes que l’on n’attendait presque plus tant leur maîtrise semblait prouvée et éprouvée, mais dont les héros sont de jeunes enfants : Hayao Miyazaki (Le Garçon et le Héron) et Marco Bellocchio, dont le documentaire consacré à son frère, Marx peut attendre, est à l’affiche en même temps qu’un autre récit de fratrie contrariée, historique et opératique, L’Enlèvement. Les nouveaux films de Robert Guédiguian, Bertrand Mandico, Cristi Puiu et, sur plateforme, David Fincher, côtoient le premier long d’Itsaso Arana, l’actrice appréciée des films de Jonás Trueba, et les documentaires, Ricardo et la peinture et La Rivière – nous interviewons leurs réalisateurs, Barbet Schroeder et Dominique Marchais. La rubrique Journal s’ouvre avec une enquête sur l’état du documentaire qui souligne la fragilité de ses mécanismes de financement et de diffusion, avant d’évoquer plusieurs rétrospectives du mois, d’Ann Hui à Yvonne Rainer en passant par Ben Rivers.
Analyses et documents à l’appui, Cinéma retrouvé porte un regard neuf sur deux cinéastes qui bénéficient cet automne d’une vie en salle et au musée particulièrement remarquable : Agnès Varda et Sacha Guitry.
Enfin, des pages consacrées à « Cinéma & poésie ». Plutôt qu’une étude sur les rapports entre les deux médiums, une série de poèmes, certains écrits spécialement pour la revue, par des poètes contemporains habités par le cinéma. Ces « Tables tournantes » sont agitées par les esprits de Murnau, Painlevé ou Godard.