Ce livre est issu de la rencontre entre quatre auteurs et sept étudiants. Ils illustrent et questionnent l’appellation vague de poésie contemporaine. En vers ou en prose, les textes évoquent par exemple la colonisation du Congo, une visite au cimetière remise à plus tard ou encore un rouge-gorge sous la pluie.

« Pendant l’hiver 2018, plongée dans une sorte d’état de grisaille dû à une aggravation circonstancielle de mes dispositions mélancoliques, je décidais de quitter Paris pour me rendre en Belgique visiter un ami de longue date que je n’avais pas vu depuis une dizaine d’années. Ce projet depuis longtemps différé me ferait prendre un peu l’air. Le voyage fut beaucoup plus lointain que prévu. Rien ne semblait indiquer que ce serait dans la petite ville de Gand que j’allais découvrir Kisangani, ville du centre de l’Afrique et des pêcheurs Wagenia sur les flots du Congo. Je me souviens avoir lu dans le TGV parti de la gare du Nord un article militant pour l’écologie où il était question de l’île congolaise de Mbiye, en amont de laquelle se trouve l’ancienne Staneyville, à présent Kisangani. L’auteur, dont j’ai oublié le nom, à moins qu’il n’ait été signé collectivement, déplorait la déforestation massive de la zone insulaire qui abritait quantité d’animaux. Depuis des années, des feux réduisaient les troncs sauvages en charbon, rapportant moins que le bois lui-même, mais dont le transport était plus aisé. » M. P. (L’animal anonyme).